Les invertébrés benthiques émettent des sons transitoires à large bande, qui dominent les paysages sonores côtiers et peuvent informer sur l'environnement et son état écologique. De nombreux travaux ont étudié les schémas temporels des biophonies des invertébrés benthiques (BIB) et les ont liés à des paramètres environnementaux ou à des processus écologiques, mais il existe un manque de connaissances sur la variabilité spatiale des BIB. Ici, nous avons cartographié les sons des invertébrés benthiques (BIS) en trois dimensions à l'aide d'un réseau compact (2 m × 2 m × 2 m) de quatre hydrophones dans le cadre d'études éco-acoustiques. Dans un premier temps, nous avons développé des outils pour localiser tout son individuel émis par les invertébrés benthiques. Un calcul théorique des limites de Cramer Rao (CRB) consolidées par des émissions actives in situ à partir de positions connues, a démontré la précision de la localisation. Dans un second temps, en cumulant toutes les positions du BIS enregistrées au cours d'une nuit, trois méthodes sont proposées pour cartographier le BIB à différentes échelles spatiales. Une campagne de mesures in situ réalisée sur un système de récifs artificiels de 300m×300m a révélé que la faune marine était répartie spatialement de manière binaire : riche et nombreuse sur les récifs artificiels et pauvre et faible en dehors des récifs. Aux petites distances (10 m), les cartes acoustiques correspondent aux structures géométriques des récifs avec une précision de 0,5 m. Aux grandes échelles (100m et 300m), les points chauds acoustiques sur les cartes correspondaient à des récifs lointains, avec une précision de 7m et 10m respectivement.

Partenaires du projet : France Energies Marines, INP Grenoble, Chorus, LEMAR, UBO, CNRS, RTsys et TBM.

Financement : Ce travail a bénéficié d’une aide de France Energies Marines et de l’Etat gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au titre du programme Investissements d’Avenir (ANR-10-IEED-0006-05).