La distribution est estimée à partir de données collectées selon un protocole de distance sampling (Buckland et al. 2001) puis analysées selon un modèle d'occupation (Lele et al. 2012; Lauret et al. 2021). La prédiction de la distribution se fait grâce un modèle statistique (« model-based estimate ») intégrant les conditions d'observation (par exemple, le Beaufort) et des covariables physiographiques (e.g. profondeur, pente bathymétrique) ou océanographiques (température de surface de la mer) pour prédire la présence d'une espèce. Des cartes de distributions représentant la probabilité de présence d’une espèce sont obtenues à l’échelle du mois pour chaque année entre 2015 et 2020. Ces cartes sont l’indicateur et sont comparer visuellement.

Evaluer cet indicateur n’est pas possible. Détecter un changement dans l’indicateur est difficile pour des raisons statistiques. Par exemple, détecter un changement dans l’étendue de la distribution supposerait de concentrer la surveillance sur les marges de la distribution. Il n’y a pas de dispositif de surveillance dédié pour ce but à l’heure actuelle. Les distributions peuvent être renseignées pour certaines espèces de cétacés et certains changements au sein de la zone géographique d’évaluation peuvent être observés. Néanmoins, l’interprétation quant à la valence de ces éventuels changements (dégradation ou amélioration) reste, en général, difficile à l’absence de données complémentaires pour interpréter les causes de ce changement. En effet, une contraction ou un élargissement de l’aire de distribution pour des espèces mobiles ne peut être interprété seul. Par exemple, une augmentation peut être due à une raréfaction des ressources poussant les individus à aller hors de leur habitat préférentiel, et au contraire une contraction de l’aire de distribution peut être due à une concentration ou une augmentation des ressources qui limite ainsi la dispersion des individus et le coût de la recherche de nourriture. Cette modification suit les recommandations des conventions de mers régionales et sera inscrite dans la prochaine version de la guidance article 8. A ce titre, OSPAR pour son indicateur commun M4 sur la distribution et l’abondance n’évaluera pas les changements d’aire de répartition lors du prochain QSR.

En raison de cette difficulté à l’interprétation, l’indicateur de la distribution est présenté (via les cartes produites) mais une évaluation de celui-ci n’est pas réalisée.